Le chantier de dépollution de la Baie de Hann franchit une nouvelle étape. Ce projet majeur d’assainissement, d’un montant de 124 milliards de francs CFA, mobilise des partenaires venus d’horizons divers : Union européenne, Chine, France, Pays-Bas et bien sûr l’État du Sénégal.
Une coopération inédite saluée par l’AFD
En visite sur le site, le directeur général de l’Agence Française de Développement (AFD), Rémi Rioux, a salué l’engagement collectif :
« C’est la première fois que l’Europe, le Sénégal et la Chine cofinancent ensemble un projet aussi structurant, au bénéfice de plus de 500 000 habitants et de 120 industriels. »
Il qualifie cette initiative de « première mondiale », alliant coopération internationale, performance environnementale et impact social.
Un chantier d’envergure en bonne voie
Les travaux avancent à grands pas. Selon le directeur général de l’ONAS, Séni Diene, l’intercepteur chargé de collecter les eaux usées est réalisé à 70 %, la station de traitement à 87 %, et les raccordements à 60 %.
« C’est un projet complexe, mais porteur d’espoir. Nous sommes à mi-chemin et déterminés à aller jusqu’au bout », a-t-il confié.
Une transition vers l’économie circulaire
Au-delà du traitement des eaux, le projet intègre une approche d’économie circulaire.
L’usine vise une autonomie énergétique de 65 % et une étude est en cours pour permettre la réutilisation d’une partie des eaux traitées.
Une orientation voulue par le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, afin de faire de cette infrastructure un modèle durable.
Principe du pollueur-payeur appliqué
Autre nouveauté : l’application du principe du pollueur-payeur.
Un arrêté interministériel a récemment été signé pour encadrer la redevance d’assainissement industriel.
Les usagers ,notamment les industriels ,contribueront ainsi à la maintenance et à la performance du système.
« Il est essentiel que ceux qui bénéficient de cette infrastructure participent à sa durabilité », a rappelé le DG de l’AFD.
Un exemple pour l’Afrique
Par son envergure, son montage financier inédit et sa portée environnementale, le projet de dépollution de la Baie de Hann est déjà perçu comme un cas d’école pour le continent africain.
« Ce que nous faisons ici peut servir de modèle à d’autres pays de la région », a conclu Rémi Rioux.
En chiffres :
Montant du projet : 124 milliards de FCFA
Populations bénéficiaires : 500 000 personnes
Industriels concernés : 120
Avancement station de traitement : 87 %
Cofinancement : Team Europe + Chine + Sénégal
