Protection des océans : le Sénégal signe le traité BBNJ à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan

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Nice, France – En marge de la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), qui se tient du 6 au 13 juin 2025 à Nice, le Sénégal a officiellement signé le traité international sur la biodiversité au-delà des juridictions nationales (BBNJ). Une avancée majeure pour la gouvernance des océans, en particulier de la haute mer, qui représente près de la moitié de la surface de la planète.

Par cette signature, le Sénégal s’engage à renforcer la protection des écosystèmes marins, en adhérant aux principes du traité qui impose une approche de précaution dans l’exploration et l’exploitation des grands fonds marins. Une orientation saluée par les défenseurs de l’environnement, qui rappellent que l’océan est un tout, et que les activités en haute mer ont des impacts directs sur le littoral, notamment sur la pêche artisanale, le transport maritime ou encore le tourisme côtier.

Une dynamique régionale à renforcer

Si cette signature est saluée comme une bonne nouvelle, des défis importants subsistent, selon plusieurs experts et acteurs du secteur marin sénégalais. Beaucoup appellent le Sénégal à renforcer ses capacités scientifiques, juridiques et logistiques pour pleinement tirer profit de ce traité ambitieux.

D’autres plaident pour une solidarité régionale renforcée, afin que la voix de l’Afrique de l’Ouest soit unie dans la mise en œuvre du traité BBNJ, notamment sur les aspects de conservation, de partage des ressources génétiques marines et de transfert de technologies.

Les acteurs du secteur de la pêche, quant à eux, insistent sur la nécessité d’impliquer les armements thoniers dans les mécanismes de mise en œuvre du traité, estimant qu’ils sont en première ligne des enjeux liés à la haute mer.

Une diplomatie parlementaire active

En marge de cette conférence, la députée Fatou Diop Cissé Goudiaby, présidente de la Commission des Affaires étrangères, des Sénégalais de l’extérieur et de l’Intégration africaine à l’Assemblée nationale, a représenté le Président de l’Institution parlementaire, Monsieur Malick Ndiaye, aux travaux du Parlement de la Mer organisés le dimanche 8 juin au Centre Universitaire Méditerranéen (CUM) de Nice.

Cette rencontre de haut niveau a réuni des parlementaires d’Afrique, d’Europe et des Amériques, dont l’honorable Eléonore Caroit, députée des Français de l’étranger et vice-présidente de la Commission des Affaires étrangères du Parlement français. Ensemble, ils ont souligné le rôle essentiel des parlementaires dans la gouvernance mondiale de l’océan.

Il a été rappelé que les élus ne doivent pas se contenter d’observer les grands sommets internationaux : en tant que co-législateurs et garants de la ratification des traités, leur implication dans la mise en œuvre concrète des engagements est déterminante, notamment dans la lutte contre le changement climatique, la pollution marine, la surpêche illégale ou encore l’érosion côtière.

L’urgence d’agir pour l’océan

La Conférence UNOC3 vise à accélérer l’action pour la préservation et l’utilisation durable des océans, dans le cadre de l’Objectif de Développement Durable n°14 (ODD 14).

À titre de rappel, l’océan couvre plus de 70 % de la surface terrestre, produit 50 % de l’oxygène que nous respirons et absorbe 30 % du CO₂ émis par les activités humaines.

La signature du traité BBNJ marque un pas important, mais elle doit s’accompagner d’actions concrètes, coordonnées et inclusives. Comme le rappellent les spécialistes, la bataille pour l’avenir des océans ne se gagnera que collectivement.

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