Keur Massar Sud : le curage des canaux met en lumière des actes d’incivisme préoccupants
À Keur Massar Sud, les récentes opérations de curage des canaux de drainage menées par la Société d’Aménagement Hydraulique et de l’Environnement (SAHE) ont mis à nu l’ampleur de l’incivisme, de la négligence, voire des actes délibérés de sabotage observés dans certains quartiers.
Alors que ces travaux visaient à dégager le sable accumulé dans les canaux, les agents ont plutôt extrait des bouteilles vides, divers déchets plastiques… et même une grande bassine (paane). Des découvertes surprenantes qui soulèvent de sérieuses interrogations sur l’usage détourné de ces ouvrages publics essentiels à la prévention des inondations.
Un appel à la responsabilité citoyenne
Face à cette situation, le Comité Local de Gestion Participative de l’Environnement et des Projets (COLIGEP) de Keur Massar Sud lance un appel ferme aux populations. Son coordinateur, M. Mbaye, rappelle :
« Ces ouvrages ne sont ni des dépotoirs, ni des fosses de vidange ou des circuits de branchements clandestins. Ils sont exclusivement conçus pour l’évacuation des eaux pluviales. Toute utilisation abusive ou sabotage constitue une infraction punie par la loi. »
Le COLIGEP prévient que des poursuites seront engagées contre les auteurs identifiés, conformément aux dispositions en vigueur du Code de l’environnement.
Leçons du passé, avancées du présent
Keur Massar Sud reste marqué par une décennie de souffrances liées aux inondations, notamment entre 2012 et 2020. Mais aujourd’hui, les résultats des efforts de l’État, conjugués aux actions locales, commencent à porter leurs fruits. Même inachevés ou en cours d’extension, les nouveaux systèmes structurants de drainage démontrent déjà une efficacité notable.
« Nos quartiers, longtemps abonnés aux inondations, commencent à s’en désabonner, zone par zone, » souligne M. Mbaye, encourageant ainsi la continuité des projets engagés.
Des progrès visibles et durables
Le COLIGEP souligne plusieurs résultats palpables qui traduisent l’impact des investissements publics dans la lutte contre les inondations : Construction de bassins de rétention aménagés .Réduction progressive, depuis 2020, du temps de stagnation des eaux pluviales. Amélioration de la circulation grâce à l’interconnexion des artères par le pavage. Revalorisation graduelle du cadre de vie communal. Diminution significative des besoins en pompage
Création d’espaces de jeux et de détente communautaires
Ces avancées, rendues possibles grâce au soutien de l’État et des agences telles que l’ADM, doivent être consolidées par un comportement citoyen responsable.
Patience et vigilance pour préserver les acquis
Si l’espoir est permis pour une transformation durable de Keur Massar Sud, le COLIGEP insiste sur la nécessité d’une vigilance collective. L’appel est double : à la patience, car les chantiers se poursuivent dans les sites vulnérables identifiés par les experts hydrauliciens, et à la mobilisation citoyenne pour préserver les infrastructures.
« Revivre les inondations de 2020 serait la preuve de notre échec à protéger les acquis. Il est de notre devoir de respecter les ouvrages, le code de l’environnement, et de défendre ce progrès par des actes nobles et citoyens. » a conclu le délégué.
