Les images parlent d’elles-mêmes : dans le bassin versant n°6 de Touba, un simple remblai de 2 hectares a suffi à piéger les eaux sur une vaste superficie estimée à plus d’un million d’hectares. Cette zone densément habitée s’étend de Kawsara Fall à Feto, Daroukhadim, Nguiranène jusqu’à Firdawsi, avec un volume d’eau accumulé avoisinant 5 millions de mètres cubes.
Selon les services techniques, ce remblai est la cause principale des inondations qui ont frappé plusieurs quartiers lors des fortes pluies du lundi dernier. Sous la pression du volume d’eau, le flot a fini par retrouver son propre chemin naturel, suivant exactement le tracé proposé par la Direction de la Prévention et de la Gestion des Inondations (DPGI) dans ses modélisations hydrologiques.
Les modélisations de la DPGI confirmées sur le terrain
Ces constats viennent confirmer la fiabilité des études de modélisation réalisées par la DPGI, non seulement à Touba, mais également dans d’autres villes du pays.
« Le tracé de l’eau correspond exactement à celui que la DPGI avait prévu dans ses études pour solutionner la question des inondations à Touba », indique une source technique.
Les mêmes modèles hydrauliques se sont déjà avérés pertinents dans plusieurs localités — Tambacounda, Thilogne, Dakar, Kaolack et Kaffrine — où ils ont permis d’identifier les zones les plus vulnérables et de proposer des aménagements adaptés pour atténuer le risque d’inondation.
Vers une meilleure connaissance du risque d’inondation
Ces résultats marquent une étape importante dans la gestion des inondations au Sénégal. Ils traduisent une meilleure compréhension des dynamiques hydrologiques et des facteurs de vulnérabilité propres à chaque bassin versant.
« Cela démontre qu’un pas important vient d’être franchi : la connaissance du risque d’inondation dans les zones les plus vulnérables et les solutions pour y faire face », a-t-on déclaré du côté de la DPGI.
Appel à la concertation et à l’appropriation des études
Dans une approche participative, les autorités appellent désormais tous les services concernés à collaborer étroitement avec la Direction de la Prévention et de la Gestion des Inondations.
« Dans une démarche inclusive, il est demandé à l’ensemble des services de se rapprocher de la direction afin de s’approprier ces études et d’en faire un outil d’aide à la décision », a souligné le responsable du suivi du bassin versant.
Les autorités locales sont également invitées à veiller à l’interdiction des remblais non autorisés et à l’application stricte des plans d’aménagement hydrologique, afin d’éviter que des interventions humaines ne perturbent les écoulements naturels et n’aggravent la situation des populations exposées.