Sécurité de l’Eau : Les Banques Multilatérales Mobilisent 19,6 Milliards de Dollars pour un Monde Plus Résilient d’Ici 2030

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Les dix principales banques multilatérales de développement (BMD) ont annoncé avoir investi 19,6 milliards de dollars en 2024 pour renforcer la sécurité de l’eau et de l’assainissement à travers le monde. C’est ce que révèle le Water Security Financing Report 2024, publié par la Banque mondiale en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD), la Banque asiatique de développement (BAsD), la Banque islamique de développement (BIsD), la Banque interaméricaine de développement (BID), et plusieurs autres institutions financières internationales.

Ce rapport marque la première étape d’un engagement collectif pris lors du One Water Summit de Riyad en décembre 2024.

Les institutions partenaires se sont engagées à accroître massivement leurs financements et leur assistance technique pour garantir, d’ici à 2030, un accès universel à l’eau potable et à l’assainissement, tout en renforçant la résilience climatique et la gestion durable des ressources hydriques.

« Nous voulons fournir à des centaines de millions de personnes une véritable sécurité hydrique, tout en favorisant des solutions innovantes et inclusives », souligne la déclaration commune des BMD.

Selon le rapport, 2,2 milliards de personnes dans le monde n’ont toujours pas accès à une eau potable gérée en toute sécurité, et 3,5 milliards vivent sans services d’assainissement adéquats.

L’Afrique subsaharienne reste la région la plus touchée, avec un besoin d’investissement colossal : jusqu’à 17 fois le niveau actuel de dépenses pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD 6.1 et 6.2).

La Banque mondiale estime que 138 milliards de dollars par an seront nécessaires jusqu’en 2030 pour combler le déficit mondial de financement dans le secteur de l’eau et de l’assainissement.

Les 19,6 milliards de dollars approuvés par les BMD en 2024 se répartissent comme suit :

71 % pour les projets d’eau potable et d’assainissement, 13 % pour l’agriculture irriguée, 12 % pour la gestion des ressources en eau,

et 4 % pour les réformes sectorielles.

Les pays à faible revenu ont bénéficié de 10 % de ces financements, contre 49 % pour les pays à revenu intermédiaire inférieur et 41 % pour les pays à revenu intermédiaire supérieur.

Coopérations emblématiques : le cas du Bénin, de l’Égypte et de la Tunisie

Plusieurs projets phares illustrent la synergie entre institutions :

Au Bénin, le Programme d’assainissement pluvial de Cotonou (402 millions d’euros) réunit la BAD, la BEI, la BIsD et la Banque mondiale pour réduire les inondations urbaines.

En Égypte, la Banque mondiale et la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB) cofinancent le Programme d’assainissement rural durable, qui a déjà permis à plus d’un million de citoyens d’accéder à des services améliorés.

En Tunisie, la BAD et la BERD financent un projet de 150 millions d’euros pour moderniser les stations d’épuration dans 33 communes, touchant près de 200 000 habitants.

 

Vers une gouvernance plus efficace de l’eau

Le rapport souligne que le taux d’exécution budgétaire du secteur de l’eau n’est que de 72 %, bien inférieur à celui des secteurs de l’éducation ou du transport.

Il appelle à des réformes institutionnelles profondes, à une meilleure régulation, et à une plus grande implication du secteur privé, encore sous-utilisé.

Un défi global à relever ensemble

Les BMD entendent désormais publier ce rapport chaque année afin de suivre les progrès réalisés et évaluer l’efficacité des financements engagés.

Elles ambitionnent aussi de mobiliser davantage de capitaux privés et philanthropiques, tout en garantissant que les populations les plus vulnérables ne soient pas laissées de côté.

L’eau est plus qu’une ressource : c’est la condition même de la vie et du développement durable.

À travers ce rapport, les grandes institutions financières rappellent que la sécurité hydrique mondiale est désormais un enjeu prioritaire pour la stabilité économique, la santé publique et la paix sociale.

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