Lutte contre les AVC : l’Hôpital de Pikine renforce son engagement pour une meilleure prise en charge
Le Centre hospitalier national de Pikine a abrité ce week-end une conférence organisée par l’Association sénégalaise de soutien aux patients et familles victimes d’AVC (ASP-AVC). L’occasion pour les autorités sanitaires et les spécialistes de tirer la sonnette d’alarme sur une maladie devenue l’une des principales causes de mortalité dans le pays.
Dans son intervention, le Directeur de l’hôpital, Dr Souleymane Loucar, a exprimé sa gratitude à l’association pour son engagement en faveur de la sensibilisation. Il a rappelé que le centre de Pikine abrite le deuxième service de neurologie du Sénégal, un pôle stratégique dans la lutte contre les maladies neurologiques.
« Cet événement est d’une grande importance pour la santé publique, car il s’agit d’une pathologie complexe qui, sans une prise en charge précoce, peut avoir des conséquences lourdes sur les familles, les victimes et sur l’économie nationale », a déclaré Dr Loucar.
Le directeur a par ailleurs annoncé un projet structurant pour l’hôpital, visant à améliorer la prise en charge des AVC. Ce projet repose sur la territorialisation des services de soins, avec la mise en place de plusieurs pôles : diagnostic, médical, chirurgical, mère-enfant et administratif.
« Nous comptons doter le pôle médical d’un service de neurologie conforme aux normes internationales, avec tout l’équipement nécessaire pour une prise en charge rapide et efficace des AVC », a-t-il précisé.
Toutefois, il a reconnu que l’hôpital ne dispose pas encore de toutes les infrastructures spécialisées, notamment dans le domaine neurovasculaire, où des équipements comme la thrombolyse ou la neurochirurgie d’urgence sont essentiels pour sauver des vies.
De son côté, le Professeur Maouly Fall, chef du service de neurologie du même établissement, a insisté sur la prévention et la sensibilisation comme leviers essentiels pour réduire le nombre de cas.
« À l’échelle mondiale, la sensibilisation demeure l’arme la plus efficace contre les AVC. Il faut agir sur les facteurs de risque : l’hypertension artérielle, le diabète, la sédentarité, le tabagisme et une alimentation trop grasse, salée ou sucrée », a-t-il expliqué.
Selon le Pr Fall, les accidents vasculaires cérébraux représentent aujourd’hui près des deux tiers des hospitalisations dans les services de neurologie, et un tiers des décès hospitaliers. À Pikine, près de 15 à 18 consultations sur 25 par jour concernent des cas d’AVC, une tendance qu’il juge préoccupante.
Face à ces chiffres, le personnel médical du Centre hospitalier national de Pikine multiplie les initiatives d’éducation thérapeutique, en collaboration avec les associations et les familles de patients, pour prévenir la maladie et accompagner les malades déjà touchés.
« Notre objectif est clair : réduire les cas d’AVC par la prévention, renforcer la prise en charge des malades et sensibiliser la population pour agir à temps », a conclu le Dr Loucar.