À l’aube de l’exploitation du champ pétrolier de Sangomar offshore, les populations riveraines du Delta du Saloum expriment leur inquiétude croissante quant aux conséquences potentiellement néfastes sur leur principale source de subsistance : l’écosystème marin.
L’atmosphère au quai de pêche de Missirah Niombato, village situé à 240 kilomètres au Sud-Ouest de Dakar, est animée mais imprégnée d’une préoccupation latente. Les habitants vaquent à leurs activités habituelles, tandis que l’odeur des poissons en décomposition flotte dans l’air. Les discussions tournent autour des préparatifs pour la prochaine marée, mais les pensées se tournent également vers l’avenir incertain.
À bord d’une pirogue du Conseil Local de la Pêche Artisanale (CLPA), les visiteurs s’aventurent dans les méandres de la forêt de mangroves du Delta du Saloum. Cet écosystème, classé réserve de biosphère par l’UNESCO, est vital pour plus de 100 000 personnes qui dépendent de la pêche, de la collecte des mollusques, de l’apiculture et du tourisme pour leur subsistance.
Cependant, l’ombre grandissante de l’exploitation pétrolière offshore plane sur cette région naturelle. Le champ pétrolier de Sangomar offshore, promesse de revenus substantiels pour le Sénégal, est également source d’inquiétude pour les habitants du Delta du Saloum. Ils redoutent les conséquences potentielles sur l’écosystème marin, pilier de leur existence.
Les craintes sont alimentées par le manque d’information et de consultation des populations locales dans le processus décisionnel. Malgré les assurances de la compagnie pétrolière australienne Woodside, l’opérateur du projet, les habitants se sentent exclus des discussions concernant leur propre avenir.
Les préoccupations sont justifiées par les risques élevés associés à l’exploitation pétrolière, notamment la pollution marine et la raréfaction des ressources halieutiques. Des témoignages rapportent déjà une diminution significative des prises de poissons depuis l’installation de la plateforme pétrolière.
Face à cette menace imminente, les communautés locales et les acteurs de la société civile multiplient les initiatives pour sensibiliser la population et faire entendre leurs préoccupations. Des études scientifiques sont entreprises pour évaluer l’impact potentiel de l’exploitation pétrolière sur l’écosystème du Delta du Saloum.
Toutefois, malgré ces efforts, l’avenir du Delta du Saloum reste incertain. Les habitants redoutent les conséquences désastreuses que pourrait avoir l’exploitation pétrolière sur leur mode de vie et appellent à une prise en compte urgente de leurs préoccupations par les autorités.
Dans l’attente de décisions politiques et de mesures concrètes, les habitants du Delta du Saloum continuent de vivre dans l’incertitude, conscients des enjeux cruciaux qui se jouent pour la préservation de leur environnement et de leur mode de vie traditionnel.
Source: APANEWS
