Potabilisation de l’eau : Vers une nouvelle dynamique de formation et d’innovation en Afrique
Dakar, Sénégal – Une formation de haut niveau sur la qualité de l’eau potable s’est tenue au Centre d’Excellence de la SEN’EAU, réunissant des professionnels du secteur de l’eau venus de tout le pays. Organisée en collaboration avec la German Water Partnership et le projet AGTIWAS, cette session marque une nouvelle étape dans l’engagement du Sénégal pour la potabilisation de l’eau et le renforcement des capacités des acteurs africains.
Une formation innovante ancrée dans les réalités africaines
Sabine Sibler, directrice du projet AGTIWAS, a rappelé que cette initiative repose sur une série de discussions menées non seulement au Sénégal mais aussi dans d’autres pays africains. Elle souligne :
« L’objectif de ce workshop est de présenter un équipement innovant dans le domaine de la surveillance de la qualité de l’eau. Cette formation s’inscrit dans le cadre de l’Académie africaine de l’eau et de la santé, qui sera basée à Kampala en Ouganda, mais administrée par l’Association africaine de l’eau et de l’assainissement, à Abidjan. »
Le choix du Sénégal comme pays pilote ne relève pas du hasard. Selon elle,
« Le Sénégal dispose d’acteurs clés comme la SEN’EAU, dont l’expertise est reconnue. Nous voulons que les formations soient adaptées aux besoins du terrain, et que des centres comme celui-ci deviennent des pôles régionaux de formation. »
L’OFOR mobilisé pour une eau de qualité en milieu rural
Prenant part à la formation, Ibrahima Diallo, responsable à l’Office des Forages Ruraux (OFOR), a salué cette opportunité d’apprentissage qui vient renforcer la mission de l’OFOR dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) :
« Nous gérons plus de 2 300 forages répartis en milieu rural pour desservir plus de 8 millions de personnes. La qualité de l’eau est un enjeu majeur, et nous avons un laboratoire dédié ainsi qu’une équipe spécialisée. »
Il insiste sur la nécessité d’interventions rapides et efficaces, notamment pour la chloration et le suivi bactériologique.
« Cette formation nous permet de découvrir des technologies qui peuvent renforcer notre capacité à réagir rapidement aux besoins des populations rurales. »
La SEN’EAU veut devenir un hub régional de formation
De son côté, Aoussi, chef du service formation et gestion des compétences à la SEN’EAU, a mis en avant la vision de l’entreprise de devenir un centre d’excellence régional :
« Nous voulons que ce centre bénéficie à tous les acteurs du secteur, qu’ils soient en milieu rural ou urbain. L’eau, c’est la vie, mais si elle est impropre à la consommation, elle peut devenir source de maladies. »
La SEN’EAU ambitionne de jouer un rôle moteur dans la mise en place de l’Académie africaine de l’eau, à travers des partenariats durables, notamment avec l’Association Africaine de l’Eau et l’Assainissement
« Une convention est en cours pour pérenniser cette collaboration et faire de Dakar un véritable hub de formation pour l’Afrique de l’Ouest. »
Prochaines étapes : polluants, technologies et décideurs
Une série de workshops techniques est prévue, dont un dédié aux pompes intelligentes à haute efficacité énergétique. Un événement de plus grande envergure se tiendra prochainement, en présence de représentants du ministère de l’Eau et de l’Université Cheikh Anta Diop, pour aborder les technologies d’élimination des polluants comme les matières organiques, les sels ou les fluorures.
