Gestion des inondations au Sénégal : l’État valide sa Stratégie nationale de gestion intégrée du risque d’inondation
Une étape décisive pour une planification urbaine durable et une gouvernance inclusive
Après plusieurs années d’études et de concertation, le Sénégal franchit une étape majeure dans la lutte contre les inondations. La Direction de la Prévention et de la Gestion des Inondations (DPGI), en partenariat avec la Direction Générale de l’Urbanisme et de l’Architecture (DGUA), a organisé ce jeudi 23 octobre 2025 à Dakar l’atelier final du Projet de Gestion Intégrée des Inondations au Sénégal (PGIIS).
Soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD) et le Fonds Vert pour le Climat, cet atelier a permis de valider la Stratégie nationale de gestion intégrée du risque d’inondation (SNGIRI), sous la présidence du ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dièye.
L’atelier, coordonné par la DPGI, a permis de partager les résultats du projet PGIIS, financé par la Banque mondiale et d’autres partenaires. Plus de 12 000 cartes thématiques ont été produites pour mieux comprendre le risque, et des plans de prévention et de gestion ont été définis à l’échelle des bassins versants.
Mesures fortes pour une meilleure résilience
Le ministre a annoncé plusieurs mesures phares :
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Application stricte du décret d’utilité publique interdisant toute occupation des voies d’eau et zones inondables ;
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Déplacement planifié des populations vivant dans des zones à risque vers des sites plus sûrs ;
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Réutilisation des eaux pluviales pour l’agriculture, la pêche et la reforestation, via des solutions basées sur la nature ;
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Création d’un mécanisme d’indemnisation dès 2026 pour faciliter la libération des zones à risque.
« Nous devons vulgariser cette stratégie pour que chaque Sénégalais se l’approprie et comprenne comment y contribuer », a insisté Dr Cheikh Tidiane Dièye.
Selon lui, les causes des inondations dépassent la seule question de la pluviométrie. Elles sont souvent liées à l’occupation anarchique des zones inondables et à l’absence d’une planification urbaine cohérente. C’est pourquoi le PPRI (Plan de Prévention du Risque d’Inondation) et le PGRI (Plan de Gestion du Risque d’Inondation) sont désormais des outils obligatoires pour les collectivités territoriales.
Pour Madické Cissé, directeur de la DPGI, la portée du décret signé le 16 juillet 2024 est cruciale :
« Les inondations récurrentes à Touba sont en grande partie liées à l’obstruction des voies d’eau naturelles. Pour une application efficace du décret, des concertations seront engagées avec les autorités religieuses. »
Il a souligné que la stratégie nationale repose sur une meilleure articulation entre prévention, aménagement et gouvernance territoriale, afin de renforcer la résilience urbaine et éviter la gestion de crise dans l’urgence.
Perspectives et suivi
Le ministre a annoncé une évaluation nationale de la gestion des inondations durant le dernier hivernage, afin d’anticiper la prochaine saison pluvieuse. L’atelier s’est conclu sur un appel à la synergie d’action entre les ministères de l’Hydraulique, de l’Environnement, de l’Urbanisme et de l’Intérieur pour une mise en œuvre coordonnée et durable de la stratégie.
« Le PGIIS ouvre de nouvelles perspectives pour bâtir une société plus résiliente », a conclu Dr Cheikh Tidiane Dièye.
https://youtu.be/5EOB_rPG89E


