ACCRA Au cours des dernières années, l’intérêt croissant des médias pour le sujet a incité de plus en plus d’entreprises à rechercher des crédits carbone de haute qualité. Pour éviter toute accusation d’écoblanchiment, de nombreuses entreprises ne se contentent plus de compenser leurs émissions de carbone ; elles veulent acquérir des crédits carbone bénéfiques pour les communautés locales.
Le gouvernement ghanéen est prêt à soutenir le développement de crédits carbone, en particulier pour lutter contre la déforestation. Après plus de 15 ans à construire un programme de protection des forêts, nous sommes prêts à proposer des crédits carbone « à haute intégrité » aux acheteurs mondiaux du Nord, démontrant ainsi leur engagement dans la lutte contre la déforestation.
Certains programmes de protection des forêts ont été critiqués ces dernières années, accusés de servir les intérêts des entreprises cherchant des crédits carbone plutôt que de réduire réellement la déforestation. Cependant, les programmes juridictionnels, tels que celui du Ghana, sont conçus pour traiter les émissions liées à la déforestation sur de vastes zones, minimisant ainsi le risque de déforestation illégale en dehors des zones de conservation désignées.
Le Ghana, situé dans les forêts guinéennes d’Afrique de l’Ouest, a développé un programme de protection des forêts en 2008 en réponse à une augmentation alarmante de la déforestation. Grâce à un soutien financier international, le pays a identifié cinq domaines d’intervention critiques et élaboré des stratégies de partage des bénéfices adaptées aux besoins des différentes parties prenantes. Les efforts se concentrent sur la réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts.
Le Ghana, récemment entré sur le marché volontaire du carbone, se prépare à émettre des crédits carbone juridictionnels dans le cadre du programme d’Architecture pour les transactions REDD+ (ART). Cette initiative vise à transformer les crédits carbone en source de revenus à long terme. Le Ghana a également signé un accord avec la coalition LEAF, recevant 50 millions de dollars pour réduire ses émissions de cinq millions de tonnes.
Pour que ces programmes soient efficaces, les acheteurs doivent reconnaître que la qualité des crédits carbone nécessite un investissement substantiel. Les crédits de haute qualité devraient contribuer à la préservation des forêts et bénéficier directement aux communautés locales. Les acheteurs du Nord mondial devraient consulter des pays comme le Ghana pour comprendre le véritable coût de la production de crédits à haute intégrité, reflétant ainsi la valeur du travail accompli dans la lutte contre la déforestation.
Par Roselyn Fosuah Adjei
Source: project syndicate