Lors du dialogue de haut niveau sur les Plans nationaux d’adaptation (PNA) organisé à la COP29, à Bakou, en Azerbaïdjan, le 18 novembre 2024, Simon Stiell, Secrétaire exécutif de l’ONU pour le changement climatique, a lancé un vibrant appel à l’action. Il a insisté sur l’urgence de mobiliser des financements conséquents et d’adopter des solutions innovantes pour faire face aux impacts du changement climatique, particulièrement dans les pays les plus vulnérables.
Simon Stiell a rappelé que les PNA sont aujourd’hui plus nécessaires que jamais. Chaque plan, chaque politique peut être la différence entre la vie et la mort pour des millions de personnes à travers le monde. « La prudence exige que nous planifiions pour le pire », a-t-il déclaré.
Cependant, l’élaboration de ces plans se heurte à des défis majeurs, notamment le manque de ressources financières et de capacités techniques, en particulier dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement.
« Les communautés veulent agir, se protéger, protéger leurs proches et leurs économies. Mais elles n’en ont souvent pas les moyens », a-t-il souligné.
L’incapacité de certaines nations à « sécuriser leurs liens dans les chaînes d’approvisionnement mondiales » face au changement climatique a des conséquences économiques globales. Les sécheresses, incendies et inondations dévastent la production alimentaire, entraînant une hausse de l’inflation, notamment sur les prix des denrées alimentaires.
Simon Stiell a prévenu que les coûts de l’adaptation pourraient atteindre 340 milliards de dollars par an d’ici 2030 et grimper jusqu’à 565 milliards de dollars par an d’ici 2050. Il a qualifié cette situation de « profondément perturbante », en rappelant que près de la moitié de la population mondiale vit dans des zones vulnérables, où les habitants sont 15 fois plus susceptibles de mourir des impacts climatiques.
Pour répondre à ces défis, Simon Stiell a appelé à une transformation radicale, loin du « business as usual ». Il a insisté sur l’importance d’investir dans l’adaptation, non seulement pour protéger les populations et les économies, mais aussi pour promouvoir l’égalité, les opportunités et la prospérité.
« Nous avons besoin de torrents de financements, accessibles aux pays les plus vulnérables. Cela nécessite d’explorer des mécanismes de financement innovants et de fournir une assistance technique pour la mise en œuvre des PNA », a-t-il affirmé.
En ce sens, il a rappelé le lancement récent de l’initiative PNA 3.0, qui vise à promouvoir des financements innovants spécifiquement adaptés aux besoins des pays les moins avancés et des petits États insulaires.
Simon Stiell a exhorté les banques multilatérales de développement, les philanthropies, le secteur privé et les donateurs bilatéraux à intensifier leurs efforts, sans alourdir la dette des pays vulnérables. Il a également insisté sur la nécessité de réduire les obstacles bureaucratiques qui freinent l’accès aux financements.
« Les populations qui reçoivent ces investissements ne décevront pas. Elles savent souvent mieux que nous ce que l’adaptation signifie sur le terrain », a-t-il ajouté, soulignant que la résilience est dans l’ADN de l’humanité.
Pour conclure, Simon Stiell a rappelé que tous les pays doivent soumettre leurs Plans nationaux d’adaptation d’ici 2025. « Ce n’est pas seulement un calendrier – c’est une bouée de sauvetage, un raccourci vers des sociétés et des économies plus fortes, que chaque nation mérite », a-t-il insisté.
Il a appelé la communauté internationale à dépasser les limites actuelles, à « inverser la tendance » et à agir collectivement pour garantir un avenir juste et résilient au climat.
« Nous avons les outils, la science, et les moyens de réussir. Faisons en sorte que cela devienne une réalité », a-t-il conclu.