Dakar, 12 octobre 2024 – Deux ans après un communiqué du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, alertant sur les risques de débordement du fleuve Sénégal, la situation demeure préoccupante. À l’époque, des voix s’élevaient déjà pour souligner le manque de mesures concrètes et anticipatrices face à un risque hydrologique pourtant récurrent. Malheureusement, l’anticipation et la préparation adéquates semblent toujours faire défaut.

« La catastrophe n’est pas une fatalité, il faut la prévenir et s’y préparer pour l’éviter », déclarait en 2022 Amadou Canar DIOP ancien directeur de la protection civile, un expert dans un post devenu viral sur les réseaux sociaux. Cette déclaration fait écho à une réalité souvent ignorée : la gestion des catastrophes ne peut se limiter à des avertissements tardifs. Elle nécessite un véritable plan de contingence et une implication directe des communautés locales.

Des mesures attendues, mais où est l’action ?

Les populations riveraines du fleuve Sénégal sont, chaque année, exposées aux inondations qui ravagent les cultures hivernales et menacent les habitations. Pourtant, au lieu d’une approche proactive, les autorités se sont souvent contentées de simples communiqués d’alerte, sans mesures concrètes ni d’accompagnement des communautés locales.

Un véritable plan de contingence aurait permis de répondre aux interrogations essentielles, telles que :

Que faire si la cote d’alerte dépasse un mètre ?

Quels seraient les impacts sur les cultures et les habitations ?

Combien de personnes risquent de devenir sans-abri ?

Quelle est la stratégie à mettre en place pour limiter les dégâts ?

Ce plan aurait également dû prévoir la mobilisation des moyens matériels et humains nécessaires pour faire face à cette menace. Il est impératif de se poser la question des ressources à disposition, qu’elles soient publiques ou privées, ainsi que des financements possibles à travers la contribution des collectivités locales, de l’État ou encore des partenaires internationaux comme la CEDEAO, l’Union Africaine ou la Fédération Internationale de la Croix-Rouge.

Surveillance et évacuation : des étapes indispensables

La mise en place d’un dispositif de surveillance continue de la cote d’alerte, combinée à une information régulière des communautés sur l’évolution de la situation, est un autre pilier crucial de la prévention des catastrophes. Sans cette veille active, les populations riveraines restent dans l’incertitude, sans préparation adéquate pour une évacuation éventuelle.

L’un des points les plus urgents est d’ailleurs de prépositionner les moyens matériels nécessaires et de définir un plan clair pour l’évacuation et le relogement des populations touchées. « Anticiper, c’est aussi être prêt à agir rapidement pour sauver des vies et limiter les dégâts », rappelle un spécialiste de la gestion des risques.

Les autorités interpellées sur l’urgence de l’action

L’attente des populations ne se limite plus à des communiqués d’alerte. Elles réclament des actions concrètes, des réponses claires et surtout une collaboration étroite entre les autorités et les communautés. En 2022, des experts avaient déjà mis en garde contre les conséquences de l’inaction. Deux ans plus tard, les mêmes interrogations subsistent.

Dans un contexte où les catastrophes climatiques deviennent de plus en plus fréquentes, l’anticipation est essentielle pour éviter des pertes humaines et matérielles. Le fleuve Sénégal, source de vie pour des milliers de personnes, pourrait aussi devenir une menace si des mesures préventives ne sont pas rapidement mises en place.

Il est temps que les autorités sénégalaises révisent leur approche face aux risques de débordement du fleuve Sénégal. Au-delà des avertissements, il s’agit d’agir avec rigueur et méthode en mettant en place un véritable plan de contingence, mobilisant les moyens adéquats et assurant une communication transparente avec les populations concernées. La catastrophe n’est pas une fatalité ; mais sans préparation, elle devient inévitable.

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