Les populations organisées au sein du Bloc Observatoire pour la Falémé (BOF), une nouvelle structure dédiée à la protection de la rivière Falémé, redoublent d’efforts pour faire respecter le décret présidentiel interdisant l’exploitation de l’or dans un rayon de 500 mètres le long de la berge. Ce samedi, sous la direction de Souleymane Modi Diallo, responsable de la jeunesse inter-états pour la protection de la Falémé, les membres du BOF ont intercepté une pirogue chargée de bidons d’essence et d’autres équipements essentiels aux activités d’orpaillage, au niveau du village de Diala, situé dans la commune de Béllé.

Depuis l’émission du décret visant à limiter les impacts environnementaux de l’orpaillage, le BOF, composé de membres originaires des villages riverains de la Falémé, a intensifié ses efforts de surveillance. Souleymane Modi Diallo a déclaré : « Dès que le décret a été publié, nous avons mis en place une surveillance stricte des zones interdites. Notre mission est de garantir le respect total de cette interdiction. Nous avons intercepté cette pirogue pour vérifier sa cargaison et nous assurer qu’elle n’était pas destinée à des activités illégales sur les sites d’orpaillage. »

L’interception a été signalée aux autorités locales, y compris au commandant de la brigade de gendarmerie et aux responsables de la douane. Cependant, une tournure inattendue est survenue : le commandant de la gendarmerie a informé que le contrat d’exploitation pour les Chinois est en cours de validation et pourrait rester valide encore dix jours. Cette décision a profondément étonné les membres du BOF et les habitants locaux, qui s’interrogent sur la primauté d’un contrat par rapport à un décret présidentiel.  Kawoye Diallo, membre actif du BOF, a exprimé son incompréhension : « Nous sommes stupéfaits par cette décision. Comment un contrat commercial peut-il avoir plus de poids qu’un décret présidentiel ? Les jeunes de la région et les communautés riveraines sont résolues à faire respecter ce décret, qui interdit explicitement toute activité d’exploitation de l’or dans un rayon de 500 mètres de la berge. Bien que cette distance soit perçue comme insuffisante par certains, nous appelons à une interdiction totale de l’exploitation artisanale de l’or pour préserver l’intégrité écologique de la Falémé. »

Le décret, conçu pour protéger la rivière Falémé des effets dévastateurs de l’orpaillage artisanal, est une réponse aux préoccupations croissantes concernant la pollution et la dégradation environnementale causées par ces activités. Les populations locales, qui dépendent de la rivière pour leur subsistance, expriment leur anxiété face à l’impact potentiel de l’exploitation minière sur leur environnement et leur qualité de vie.

En réponse à la situation, les habitants restent vigilants et résolus à garantir l’application rigoureuse du décret. Ils demandent aux autorités nationales et locales d’intervenir pour faire respecter les mesures en vigueur et de mettre fin à toute exploitation minière qui pourrait compromettre la santé écologique de la Falémé.

Les tensions entre les exigences du décret et les accords contractuels en cours soulignent une nécessité pressante d’une harmonisation entre la législation environnementale et les contrats d’exploitation, afin d’assurer la protection effective des ressources naturelles et des communautés locales.

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