L’hôtel de ville de Kidira, a  accueilli une rencontre symbolique organisée par diverses parties prenantes préoccupées par la préservation de la Falémé et l’administration territoriale sous l’initiative de l’ONG IBP. Ce comité local de développement (CLD) vise à trouver des solutions concertées à ce qui est maintenant désigné comme une catastrophe écologique touchant la rivière Falémé, un problème transfrontalier affectant à la fois le Sénégal et le Mali.

La pollution continue de la Falémé cause d’importants dégâts, affectant gravement les facteurs de production dans les deux pays, notamment l’agriculture, l’élevage et la pêche. Du côté sénégalais, des communes clés telles que Kenniaba subissent les conséquences directes, avec des rendements agricoles en baisse et une dégradation de la qualité de vie des populations locales.

« La pollution de cette falaise continue de causer des dommages et vraiment beaucoup de problèmes par rapport aux facteurs de production dans les deux pays. Du côté du Sénégal, c’est les facteurs de production, tels que l’agriculture, la pêche, qui sont impactés, notamment dans des communes clés comme la commune de Kenneba », a expliqué Djibril Badiane chargé des programmes de l’ONG IBP..

Les recommandations issues de cet atelier soulignent la nécessité de fédérer les initiatives locales existantes. « Les populations se sont organisées depuis six ans maintenant à travers des plateformes. Nous avons le Comité de Veille et d’Alerte de la Falémé, les producteurs horticoles de Bakel, les associations des pêcheurs, etc., qui plaident tous pour la dépollution de la Falémé. Mais il est grand temps de fédérer toutes ces initiatives-là, de faire en sorte qu’on ait un seul cadre de concertation, un plan d’action, accompagné par des partenaires techniques et financiers, que nous sommes », a-t-il ajouté.

Les autorités ont déjà pris des mesures, notamment avec un projet de décret interdisant toute activité à 500 mètres des berges de la Falémé. « Il y a déjà le projet d’interdiction qui est sorti il y a dix jours de cela, et qui interdit, en tout cas, l’orpaillage de 500 mètres au niveau de la berge de la Falémé. C’est déjà une très grande décision qu’il faut saluer », a souligné M. Badiane. Cependant, les populations locales demandent des actions plus étendues pour permettre à la rivière de retrouver sa biodiversité. Des périodes spécifiques sans activités d’exploitation sont également recommandées pour permettre la régénération naturelle.

Dans le cadre de cette mission, il est également prévu de rencontrer des mouvements de jeunes et de journalistes locaux, considérés comme des vecteurs essentiels du plaidoyer. « Nous allons donc les rencontrer, parce que la participation aux espaces de plaidoyer, aux espaces de décision, manque. On peut être dans un cadre de concertation au niveau national. Comment peut-on leur permettre d’accéder à l’information publique et de mieux participer aux efforts de plaidoyer ? » a précisé ce dernier. Un plan d’action concret sera élaboré pour renforcer leur implication dans la préservation écologique de la Falémé.

Le plaidoyer pour la dépollution de la Falémé commencera au niveau national mais devra se poursuivre au niveau sous régional. « Le plaidoyer, comme vous le savez, démarre au niveau national, mais il va se poursuivre au niveau régional. La question est transfrontalière. Si le Sénégal fait des efforts, adopte des décrets et met en place des actions concrètes, et que, de l’autre côté, également, on n’a pas de répondant, la Falémé continuera toujours d’être polluée », a-t-il expliqué. La coopération avec des organisations comme l’OMVS sera également cruciale pour mettre en œuvre des infrastructures permettant à la Falémé de retrouver son état naturel.

Président le comité local de développement, le sous-préfet de Bélé, Daouda Sarr, plaide pour mettre en place un cadre de concertation et de dialogue pour la dépollution de la Falémé. Cette initiative vise à renforcer la résilience des populations impactées par les activités minières et à protéger l’écosystème de la région.

« Il est important de mettre en place ce cadre de concertation et de dialogue. Nous avons un objectif commun, qui est de mettre un terme à la pollution de la Falémé. Nous subissons toutes les conséquences de cette pollution dans tous les secteurs », a déclaré Daouda Sarr lors de son intervention au CLD. Ce cadre de concertation est crucial pour coordonner les efforts de dépollution et mobiliser les ressources nécessaires pour cette tâche complexe. Les discussions visent à impliquer toutes les parties prenantes autour de l’ONG International Budget Partnership (IBP Sénégal) et les acteurs locaux, afin de trouver des solutions durables à la pollution de la Falémé.

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