« Macky SALL et ACWA POWER ont signé un contrat de construction et exploitation d’une usine de dessalement d’une capacité nominale de 400.000 m3/jour. Ce contrat signé à 6 jours de la fin du mandat de MackySALL va engager l’Etat du Sénégal sur une période de 30 ans.

 Le dessalement d’eau de mer est une solution, comme d’autres, pour une alimentation en eau potable fiabilisée. Mais elle est de loin la technologie la plus onéreuse et sa mise en place doit se justifier par l’impossibilité de mobiliser une autre ressource. Ce qui n’est pas le cas du Sénégal qui regorge actuellement d’une richesse en eau de surface et en eau souterraine.

Le Sénégal est actuellement sous contrat d’affermage pour une durée résiduelle de 10 ans avec SEN’EAU, la mise en place d’une telle usine aura impact sur l’équilibre de ce contrat. Et, comme toujours, c’est l’usager sénégalais qui paiera la facture pour équilibrer le contrat.

 Le coût annoncé du projet de 700 millions d’euros, démontre le manque de «sérieux » de nos autorités. A titre de comparaison, la future station de dessalement de la région du grand Casablanca produira 800 000 m3/jour, soit le double du projet sénégalais, et son coût d’investissement est de 800 millions d’euros. Comment justifier que la même technologie soit deux fois plus chère au Sénégal. En sus la canalisation ne fait pas partie du contrat, elle devrait être financée sur un prêt de la banque mondiale. De même c’est l’Etat qui s’engage sur l’énergie. Ce contrat qui fait partie du puzzle de fragilisation du Président Diomaye.

 Nos ressources en eau sont riches et diversifiées. Par manque de stratégie de protection, leur qualité se dégrade d’année en année. A titre d’exemple, l’état écologique du lac de Guiers qui se dégrade catastrophiquement, menace dangereusement la vie sur le bassin de population le plus important du Sénégal. »

L’urgence de notre pays est de mettre en place une politique de préservation et de reconquête de la qualité de nos ressources en eau en tenant compte des évolutions du climat. De cette démarche, le Sénégal pérennisera ses ressources mobilisables et moins salées à traiter. Certes ces ressources feront face aux dérèglements climatiques, cependant une meilleure gestion des surplus d’eau pluviale permettrait de réalimenter les nappes et assurer notre indépendance hydrique.  Pour terminer il est important de signaler que le contrat d’affermage avec SENEAU en milieu urbain de même les délégations de service public de l’eau potable en milieu rural avec l’OFOR sont les meilleurs modèles en matière de politique d’approvisionnement eau potable en Afrique. Il y a certes des optimisations à opérer mais il faut éviter de tout casser sous le prétexte de souveraineté… »

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