LE MINISTRE IVOIRIEN PLAIDE POUR UN ACCOMPAGNEMENT DU SENEGAL A LA TETE DE L’AMCOW PAR LES ÉTATS AFRICAINS

Le ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba, a appelé, mardi à Kampala, les États membres du Conseil des ministres africains chargés de l’eau (AMCOW) à soutenir le Sénégal, qui assurera la présidence de cette organisation pour la période 2025-2027. « Il faut qu’en Afrique, nos instruments de plaidoyer soient forts, que nos politiques publiques en matière d’eau et d’assainissement soient mises en priorité pour convaincre nos bailleurs. Le Sénégal prend la tête de l’AMCOW. Il faut que tous les États cotisent pour l’accompagner et lui permettre de mieux mener nos politiques de plaidoyer », a-t-il déclaré.
Le ministre ivoirien s’exprimait lors d’une session du Dialogue des Ministres africains en charge de l’eau, organisée dans le cadre du 22ème Congrès international et de l’exposition de l’Association africaine de l’eau et de l’assainissement (AAEA), qui se tient à Kampala du 16 au 20 février 2025, sur le thème : « Eau et assainissement pour tous : un avenir sûr pour l’Afrique ». Le ministre Tchagba a insisté sur la nécessité pour les États africains de placer l’eau et l’assainissement au cœur de leurs politiques publiques. « Nous devons démontrer à travers nos actions que ces secteurs sont prioritaires afin de mobiliser le soutien financier et technique de nos partenaires. Il est temps d’agir avec détermination et cohésion », a-t-il souligné.
Il a également mis en avant l’impact des évolutions technologiques, appelant les dirigeants africains à intégrer ces avancées dans leurs stratégies. « Nous vivons une époque marquée par de grandes transformations, notamment avec l’intelligence artificielle. Il est crucial que nous développions la confiance et la force nécessaires pour promouvoir nos programmes d’accès à l’eau potable et à l’assainissement auprès de nos partenaires », a-t-il ajouté.
Dans une allocution vidéo adressée aux participants, Dr Cheikh Tidiane Dieye, ministre sénégalais de l’Hydraulique et de l’Eau, a affirmé que son pays reste pleinement engagé dans la promotion de l’accès à l’eau et à l’assainissement en Afrique. « Le thème de ce congrès résonne profondément avec les défis et opportunités auxquels notre continent est confronté. Il met en lumière l’impérieuse nécessité d’accélérer l’accès universel à l’eau et à l’assainissement, en mobilisant à la fois l’innovation, la recherche et les meilleures pratiques », a-t-il souligné.
Il a rappelé que le Sénégal assumera la présidence de l’AMCOW pour la période 2025-2027 et qu’il sera également co-organisateur de la 3ème Conférence des Nations Unies sur l’Eau en 2026 avec les Émirats arabes unis. « Ces initiatives reflètent notre conviction profonde que l’eau doit rester une priorité absolue pour notre continent. Face à l’urgence climatique et aux défis croissants, une réponse collective, rapide et coordonnée est indispensable », a-t-il affirmé.
Il a également rappelé que la présidence sénégalaise de l’AMCOW s’engagera à « adopter une approche axée sur l’ACTION pour renforcer l’impact des initiatives liées à l’eau et à l’assainissement en Afrique ».
La Résolution adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations Unies le 6 septembre 2024, portée par le Sénégal et les Émirats arabes unis, a également été citée comme un jalon clé dans ce processus. « Elle établit les modalités de la Conférence des Nations Unies sur l’Eau de 2026, dont l’objectif est d’accélérer la réalisation de l’Objectif de Développement Durable n°6 : garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement d’ici 2030 », a expliqué le représentant.
Toutefois, il a averti que « à seulement cinq ans de cette échéance, l’ODD 6 reste dramatiquement hors de portée », soulignant que « malgré les progrès accomplis depuis 2015, des millions de personnes à travers le monde, et particulièrement en Afrique, continuent de souffrir du manque d’accès à ces services essentiels ».
Le représentant du gouvernement sénégalais a insisté sur le fait que les recommandations issues de ce congrès seront déterminantes pour la Conférence des Nations Unies sur l’Eau de 2026. « La Conférence de 2026 représente une opportunité historique. Elle vise à accélérer les engagements mondiaux en faveur de l’ODD 6, à créer des alliances stratégiques et à mettre en œuvre des solutions concrètes répondant aux besoins des communautés les plus vulnérables », a-t-il déclaré.
Il a enfin annoncé le lancement, dès le 3 mars prochain à New York, des premières consultations formelles pour recueillir les contributions des États membres, des institutions internationales et des organisations non étatiques. « D’ici à la Journée mondiale de l’eau, le 22 mars 2025, nous proposerons un Document de Vision et une Feuille de route. Une étape clé sera la Réunion préparatoire de haut niveau prévue vers la fin de cette année à Dakar. Nous serons honorés de vous y accueillir », a-t-il conclu dans une vidéo.

