La ville de Kaolack, en plein cœur du Sénégal, accueille cette semaine les Concertations Nationales sur l’Eau et l’Assainissement (CNEA), une initiative stratégique pilotée par le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Cet événement, qui s’inscrit dans une démarche inclusive et participative, ambitionne de poser les bases d’une gestion durable et équitable des ressources en eau et de l’assainissement au Sénégal.
Dans son discours d’ouverture, le ministre en charge de l’Hydraulique et de l’Assainissement a salué le soutien indéfectible de Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye, Président de la République, pour son engagement en faveur d’un accès équitable à l’eau, une préoccupation qu’il porte depuis son terroir de Ndiaganiao. Des remerciements ont également été adressés au Premier ministre, M. Ousmane Sonko, pour ses orientations claires visant à inscrire la politique de l’eau dans une dynamique inclusive et collaborative.
Le choix de Kaolack comme cadre des discussions est hautement symbolique. Ville centrale et stratégique, Kaolack incarne à la fois les défis liés à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, mais aussi la volonté du gouvernement de décentraliser les activités majeures pour intégrer tous les territoires dans le processus de transformation nationale. Ce déplacement s’inscrit dans une vision plus large de territorialisation des politiques publiques, en phase avec le principe de subsidiarité.
Le contexte des CNEA est marqué par des défis sans précédent. Les récentes inondations, aussi bien au Sénégal qu’à l’international, ont révélé la nécessité d’une gestion anticipative et résiliente des ressources en eau. La région de Touba, ainsi que les bassins des fleuves Sénégal et Gambie, ont été durement touchés, soulignant les impacts du changement climatique.
Mais au-delà des difficultés, le ministre a tenu à rappeler que chaque crise offre des opportunités pour repenser nos modèles. « L’eau est au cœur de toutes nos ambitions pour un Sénégal souverain, juste et prospère », a-t-il déclaré, en soulignant l’importance de garantir un accès universel à l’eau potable, tout en préservant les écosystèmes et en renforçant la souveraineté alimentaire.
Malgré des avancées notables, le secteur de l’assainissement fait face à un déficit chronique de financements et à des infrastructures insuffisantes, particulièrement pour la gestion des eaux usées et pluviales. Le ministre a plaidé pour un nouveau modèle économique du service public de l’assainissement, appuyé par des technologies innovantes et des partenariats renforcés.
Au cœur des concertations figure la proposition d’une Lettre de Politique Sectorielle de Développement (LPSD) pour la période 2025-2029, en cohérence avec le nouvel agenda national et les Objectifs de Développement Durable (ODD). Les discussions abordent des projets phares comme les transferts d’eau interbassins, les aménagements des zones humides, et les solutions face aux pollutions chimiques et industrielles.
Parmi les innovations notables évoquées, l’idée des Autoroutes de l’Eau vise à connecter l’ensemble du pays avec une eau de qualité et en quantité suffisante. Des transferts majeurs, tels que ceux depuis le lac de Guiers vers Touba ou encore depuis Bakel vers le bassin arachidier, illustrent cette ambition.
En conclusion, le ministre a souligné l’importance d’une démarche systémique et inclusive, impliquant tous les acteurs : collectivités, secteur privé, société civile, universités, et partenaires internationaux. Il a également salué la participation active des populations locales lors des concertations régionales qui ont précédé l’événement.
« Nous devons procéder à un diagnostic sans complaisance et engager des discussions franches pour bâtir un secteur de l’eau résilient et durable« , a-t-il insisté, avant de remercier les autorités et les populations de Kaolack pour leur accueil chaleureux.
Les Concertations Nationales, qui se poursuivront pendant trois jours, permettront de dégager des recommandations fortes pour inscrire l’eau et l’assainissement au cœur des priorités du développement durable au Sénégal.