C’est dans un hôtel de la place à Dakar que s’est tenue la cérémonie de signature marquant le lancement des « Autoroutes de l’Eau », un projet ambitieux qui entend transformer l’accès à l’eau et soutenir l’agriculture au Sénégal. Fruit d’un partenariat entre le Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis) et l’entreprise chinoise Sinohydro, ce projet monumental concrétise une vision poursuivie par plusieurs générations de leaders sénégalais, notamment à travers le défunt projet du « Canal du Cayor ».
Présidant la cérémonie, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement s’est exprimé sur l’importance de cette initiative, qu’il qualifie de « projet de transformation nationale ». Pour lui, les Autoroutes de l’Eau sont bien plus qu’un simple réseau de canaux « Elles incarnent la volonté de faire de l’eau une ressource stratégique, porteuse d’un développement durable et inclusif pour les Sénégalais, en conformité avec la Vision Sénégal 2050 ». a indiqué Cheikh Tidiane Dieye.
Porté par le Président de la République Bassirou Diomaye Faye, et piloté par le Premier ministre Ousmane SONKO, ce projet est structuré autour d’une première phase visant à transférer l’eau du Lac de Guiers vers des régions prioritaires, notamment Dakar, Mbour, Thiès, Touba et les Niayes. «Cette première étape marque le coup d’envoi d’un réseau stratégique destiné non seulement à répondre aux besoins en eau potable, mais aussi à soutenir l’agriculture dans nos régions les plus fertiles », a précisé le ministre.
Le ministre Cheikh Tidiane Diéye a annoncé que les prochaines étapes du projet permettront d’étendre le maillage territorial. Ces phases incluront des transferts supplémentaires vers le Ferlo pour soutenir l’agriculture, l’élevage et la pêche dans cette zone, ainsi que des transferts interbassins reliant le fleuve Gambie, la Koulountou, et Bakel au bassin arachidier jusqu’à la région de Thiès. «Ces projets de transfert d’eau illustrent notre volonté de relier chaque région à la ressource vitale qu’est l’eau, pour une agriculture résiliente et un développement économique local », a-t-il ajouté.
Des ressources souterraines seront également mobilisées pour desservir la région du Sine Saloum et au-delà, avec des aménagements envisagés dans les bassins de Nanija Bolong, Baobolong, Djikoye, ainsi que dans les Trois Marigots et les mares de Bakel. « Il s’agit de maximiser chaque source d’eau disponible pour le bien-être de toutes nos populations, partout au Sénégal », a souligné le ministre.
Les retombées attendues du projet sont considérables. La mise en œuvre des Autoroutes de l’Eau permettra de sécuriser l’approvisionnement en eau potable pour plus de 15 millions de Sénégalais, de développer l’agriculture irriguée sur près de 700 000 hectares, et de créer environ 3 millions d’emplois directs et indirects d’ici 2029. « En transformant l’accès à l’eau dans les zones rurales et urbaines, nous générons aussi des opportunités économiques qui profiteront à toutes les couches de la société », a affirmé le ministre, tout en précisant que le projet est « un pont entre notre potentiel et notre réalité ».
En route pour 2029, cette initiative illustre les ambitions du Sénégal en matière de développement durable et de souveraineté alimentaire. Pour le ministre, « ce Grand Transfert d’Eau représente bien plus qu’un projet hydraulique. Il est un vecteur de prospérité partagée, et un symbole de notre capacité à relever les défis de demain pour un Sénégal plus fort et résilient » a conclu Cheikh Tidiane Diéye.