Le Prémier ministre Ousmane Sonko a présidé le Conseil Interministériel crucial à la primature  , axé sur l’approvisionnement en eau potable et l’assainissement. Cette rencontre, qui marque un tournant décisif dans la gestion des ressources hydrauliques du pays, a abouti à une série de décisions stratégiques destinées à remédier aux disparités régionales, renforcer les infrastructures et garantir un accès équitable à l’eau pour tous les citoyens.

Une nouvelle vision pour la gouvernance de l’eau,le Ministére de l’hydraulique et de l’assainissement rédige une nouvelle lettre de politique sectorielle de dévelopement

Au cœur des réformes, le gouvernement, par le biais du Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, a décidé d’organiser, d’ici fin octobre 2024, des concertations nationales sur l’eau et l’assainissement. Ces discussions, qui débuteront au niveau territorial avant de remonter au niveau central, visent à établir un diagnostic inclusif du secteur et à définir des stratégies durables pour répondre aux préoccupations en matière d’eau.

Par ailleurs, une nouvelle Lettre de Politique sectorielle de Développement sera rédigée. Elle devra refléter la vision du gouvernement, en conformité avec les Objectifs du Développement Durable (ODD) 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Ce document stratégique guidera les actions futures en matière de gestion de l’eau et d’assainissement.

En outre, le Conseil a fixé la fin du premier trimestre 2025 comme échéance pour la présentation d’un Programme national d’Accès sécurisé à l’Eau et à l’Assainissement, qui s’inscrira dans la continuité de cette nouvelle politique. Un nouveau Code de l’Eau, conforme à ces réformes, sera également élaboré et soumis au gouvernement d’ici décembre 2025.

Hydraulique Rurale : Vers une gestion Plus équitable

Le secteur rural, malgré un taux d’accès à l’eau potable de 96,9 %, reste marqué par de fortes disparités régionales. Les régions de Kolda, Kédougou, Sédhiou, Tambacounda, et Ziguinchor enregistrent des taux d’accès extrêmement faibles, exacerbant les inégalités territoriales. Le Conseil a donc ordonné une évaluation indépendante de la réforme de la gestion du service public de l’eau potable en milieu rural, à réaliser d’ici fin 2024, avec pour objectif d’améliorer l’implication des collectivités locales.

Dans ce cadre, un plan d’actions sera élaboré pour renforcer l’Office des Forages Ruraux (OFOR) et garantir une meilleure gestion des infrastructures hydrauliques. Le programme de solarisation des forages sera également accéléré, avec une finalisation prévue dans un délai de 48 mois, et une étude sera menée pour ajuster la structure tarifaire des services d’eau en milieu rural d’ici juin 2025.

Le Conseil a également fixé un objectif ambitieux : mettre fin à la distinction entre hydraulique rurale et urbaine pour instaurer une gestion unitaire des ressources hydrauliques sur l’ensemble du territoire, offrant ainsi une qualité de service homogène à tous les Sénégalais.

Hydraulique Urbaine : Anticiper les défis de demain,une mission d’investigation sur le performance de SEN EAU finalisée d’ici la fin de l’année ,le tarif plus juste en cours de réalisation

Le secteur urbain n’est pas en reste. Malgré des investissements de 776 milliards FCFA entre 1996 et 2023, le système d’approvisionnement en eau potable dans le triangle Dakar-Mbour-Thiès fait face à des déficits croissants, qui pourraient atteindre 110 000 m³/jour en 2025 et 290 000 m³/jour en 2030. Face à cette situation alarmante, une mission d’investigation sur la performance de la SEN’EAU, l’entreprise chargée de la gestion de l’eau en milieu urbain, sera finalisée d’ici la fin de l’année.

Des mesures de sécurisation des sites stratégiques de production et de transport d’eau potable seront également mises en œuvre en collaboration avec les ministères chargés des Forces Armées et de l’Intérieur, notamment pour protéger et améliorer la qualité des eaux du Lac de Guiers.

En matière de tarification, une étude sera réalisée d’ici juin 2025 pour instaurer une structure tarifaire plus juste pour les consommateurs urbains, tout en garantissant la viabilité financière du secteur.

Grand Transfert d’Eau :  le projet pharaonique pour soutenir la croissance urbaine et la ville de Touba

Le projet de Grand Transfert d’Eau, destiné à répondre aux besoins en eau potable du pays, a été un autre point fort du Conseil. Un comité sera mis en place pour superviser sa réalisation, avec un objectif de mise en service des installations d’ici 2029. En attendant, un programme intermédiaire d’investissement sera lancé pour soutenir la demande en eau potable dans les zones critiques, notamment dans le triangle Dakar-Thiès-Mbour et la ville de Touba.

Financement : Un défi de taille ,le gouvernement cherche 1672 milliards pour un approvisionnement en eau lors de la table ronde des partenaires techniques et financiers en 2025

Le financement de ces projets ambitieux nécessitera des ressources considérables. Le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, en collaboration avec les ministres chargés de la Coopération et des Finances, organisera une table ronde des partenaires techniques et financiers d’ici mars 2025. Cette rencontre vise à assurer un financement adéquat pour le programme national consolidé d’accès à l’eau potable.

Un mécanisme sera également mis en place d’ici fin 2024 pour garantir le règlement à temps des factures d’eau par les structures publiques, évitant ainsi l’accumulation d’arriérés qui fragilisent l’équilibre financier du secteur.

Enfin, le Secrétaire général du Gouvernement a été chargé du suivi rigoureux de la mise en œuvre de ces décisions, dont le coût global est estimé à 1 627 milliards FCFA. Le gouvernement entend ainsi prendre les mesures nécessaires pour assurer un accès équitable et durable à l’eau potable pour tous les Sénégalais, affirmant son engagement à répondre aux besoins essentiels de la population.

 Ce Conseil Interministériel marque un jalon essentiel dans la politique hydraulique du Sénégal. Les décisions prises témoignent d’une volonté de corriger les inégalités et de préparer le pays aux défis futurs en matière d’eau potable, tout en s’assurant que les réformes entreprises bénéficient à l’ensemble de la population, urbaine comme rurale.

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