Omar Bounkhattab Dieng Ingénieur Touba Ca Kanam : « Les travaux d’assainissement à Touba sont d’une grande envergure, mais insuffisants face aux défis »
Omar Bounkhattab, ingénieur en génie civil et directeur des travaux de Touba Ca kanam, nous partage ses perspectives sur les efforts déployés pour lutter contre les inondations à Touba. Sur le terrain, il observe les avancées, mais souligne aussi les défis qui restent à relever pour sécuriser durablement la ville. Entretien :
Quelles sont les réalisations concrètes sur le terrain pour lutter contre les inondations à Touba ?
Omar Bounkhattab Dieng : Les travaux d’assainissement entrepris par l’État du Sénégal à Touba sont d’une envergure considérable. Depuis deux à trois ans, des efforts sont déployés pour construire des canaux de drainage dans les zones les plus vulnérables aux inondations. Ces travaux, qui s’élèvent à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA, couvrent environ 20 kilomètres carrés. Cependant, cela représente moins de 10 % de la superficie totale de Touba, qui s’étend sur environ 196 kilomètres carrés.
Comment évaluez-vous l’état d’avancement de ces travaux ?
Omar Bounkhattab Dieng : Actuellement, nous sommes focalisés sur la mise en place des canaux à Touba. Les travaux avancent bien, avec des interventions comme le drainage des eaux pluviales devant la mairie et le renforcement du système de pompage à partir de la station de Nouvelle-Émous vers l’exutoire de Keur kabou. Ces initiatives sont cruciales car elles permettent d’accélérer l’évacuation des eaux stagnantes dans la ville, notamment dans les zones critiques comme l’entrée de Touba.
Quels projets d’envergure devraient être entrepris pour résoudre définitivement le problème des inondations à Touba ?
Omar Bounkhattab Dieng : Pour résoudre durablement le problème des inondations à Touba, il est essentiel de s’appuyer sur un plan directeur d’assainissement. À partir de ce plan, nous devons progresser par étapes, en priorisant les zones les plus affectées. L’une de nos propositions est de créer un collecteur qui ceinturerait la ville à partir de la rocade 2, située à 2,5 km de la Grande Mosquée. Ce collecteur récupérerait les eaux des zones intérieures, surtout les points bas où les inondations sont les plus fréquentes.
En plus de ce collecteur, il est nécessaire de créer d’autres stations d’exutoire pour diversifier les solutions, afin d’éviter que toute l’eau ne soit dirigée vers un seul point, comme c’est le cas actuellement avec l’exutoire de Keur kabou. Cependant, ces mesures doivent s’accompagner d’un plan de rattrapage pour les infrastructures, en particulier dans les nouveaux lotissements. Beaucoup d’habitants s’installent dans des zones non terrassées et non viabilisées, ce qui aggrave le problème des inondations, surtout en période de pluies.
Source Sud FM