Dakar, 3 juillet 2024 – La situation sociale au sein de la SEN’EAU se détériore de jour en jour, en grande partie à cause d’une gestion qualifiée de « désastreuse, non transparente et inefficiente ». Depuis le début de ses activités en janvier 2020, l’entreprise fait face à des pertes financières récurrentes, à l’absence de dividendes pour les actionnaires et à une gouvernance sociale marquée par des conflits permanents avec les travailleurs d’après le communiqué qui nous est parvenu.
La Confédération des Syndicats Autonomes du Sénégal (CSA) et l’Union Nationale des Syndicats Autonomes du Sénégal (UNSAS) ont mené une analyse approfondie de la situation de l’entreprise, révélant de nombreuses dérives. Parmi celles-ci, les syndicats citent des entraves au droit syndical par des actes récurrents d’intimidation contre les représentants des travailleurs, des agressions des acquis avec le blocage des carrières par un système de cotation des postes jugé injuste, le non-paiement des heures supplémentaires, la réduction des coûts de couverture médicale, des ponctions excessives et injustifiées sur les salaires, la baisse des dotations en carburant, et le blocage du fonds commun de placement. Ils dénoncent également une surcharge de travail sans compensation, le recours massif aux contrats précaires, le refus d’organiser les élections des délégués du personnel et des représentants des travailleurs au Conseil d’Administration de l’entreprise.
Face à cette situation, la CSA et l’UNSAS dans un communiqué conjoint exigent de la direction de SEN’EAU l’arrêt immédiat des persécutions des représentants des travailleurs et le rétablissement du dialogue social. Ils insistent également sur le respect strict de la législation du travail.
Les syndicats exhortent l’Administration du travail à exercer pleinement son rôle de contrôle et de veille sur l’application rigoureuse des lois et règlements du travail. Ils appellent également l’État du Sénégal à garantir la souveraineté nationale dans le contrat d’affermage avec le groupe SUEZ, à initier de toute urgence un audit de la SEN’EAU et à « suspendre tout projet d’avenant en faveur de la SEN’EAU.
Enfin, la CSA et l’UNSAS se réservent le droit de renforcer leur unité d’action concernant la situation sociale à la SEN’EAU, à travers un plan d’action à mettre en œuvre sur toute l’étendue du territoire national.