
Dakar, Sénégal – 23 mai 2024 : L’article 6 de l’Accord de Paris pourrait propulser le Sénégal vers une transition écologique majeure en facilitant l’accès à des projets de grande ampleur sur le marché carbone, a déclaré Madeleine Diouf Sarr, directrice du Changement climatique, de la transition écologique et des financements verts au Sénégal. « Nous avons beaucoup travaillé sur les énergies renouvelables, sur la foresterie et sur l’efficacité énergétique. Nous pensons qu’avec l’article 6 de l’Accord de Paris, nous pouvons avoir des projets de grande ampleur sur le marché carbone, qui permettront au Sénégal d’être dans une transition écologique à faible émission de gaz à effet de serre dans une logique gagnant-gagnant pour notre économie nationale », a-t-elle affirmé lors d’un entretien avec l’APS.
Mme Sarr s’exprimait à l’occasion d’un atelier de formation sur l’article 6 de l’Accord de Paris, organisé par l’Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) et la Direction du changement climatique. Cet atelier s’inscrit dans le cadre du Projet de conception d’approches politiques en lien avec l’article 6 de l’Accord de Paris (DAPA).
L’atelier visait à permettre aux parties prenantes de mesurer le niveau d’exigence des marchés carbone et de mieux comprendre les mécanismes de marché, la sélection des programmes éligibles et la négociation d’accords favorables pour le Sénégal. « L’article 6, qui est une opportunité, constitue également une source de financement dont le Sénégal peut bénéficier pour mettre en œuvre des projets d’atténuation de gaz à effet de serre », a souligné Mme Sarr. Elle a ajouté que le Sénégal travaille sur les opportunités de financement de chaque secteur à travers des stratégies de mise en œuvre des contributions déterminées par secteur et à travers des stratégies de mobilisation des ressources.
Assana Magagi Alio, représentante-résidente de GGGI au Sénégal, a salué la collaboration avec l’État du Sénégal. Elle a rappelé que l’objectif de GGGI est de créer un environnement propice aux transactions carbone et de renforcer les capacités des acteurs à travers toutes les phases de ces transactions. Concernant le programme DAPA, lancé au Sénégal en septembre 2021, Mme Alio a expliqué que ce projet vise à développer un mécanisme d’incitation au développement des énergies renouvelables basé sur le transfert de résultats d’atténuation. Elle a également évoqué le protocole d’accord signé entre le Sénégal et la Norvège en novembre 2023 et l’accord bilatéral en cours de discussion entre les deux pays.
Mme Alio a réitéré l’engagement de GGGI à soutenir la mise en place d’un cadre global pour l’opérationnalisation de l’article 6 au Sénégal. « L’ensemble des acteurs et programmes d’appui travaillent activement à mettre en place des outils et procédures opérationnels, et une infrastructure robuste pour permettre au Sénégal de maintenir son leadership et son attractivité pour la mise en œuvre de projets sur la base de cet article », a-t-elle affirmé.
Cet atelier et les initiatives associées témoignent de l’engagement du Sénégal et de ses partenaires à tirer parti des opportunités offertes par les marchés carbone pour une transition écologique efficace et durable.